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Magali Noël
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Véritable nom :
Magali Françoise Noëlle Camille Guiffray.
Née à Smyrne/Izmir
(Turquie) le 27 juin 1931.
Divorcée de
Jean-Pierre Guive Bernard, dit Jean-Pierre Bernard.
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Il
est des moments où l’on se dit que le Cinématographe n’a été
inventé, un (beau) jour de 1895, que pour permettre, près de huit
décennies plus tard, d’immortaliser la quarantaine rayonnante de
Magali Noël tout au long du sublissime Amarcord (Federico
Fellini, 1973). Devenue, l’espace de trois films, l’un des modèles
les plus captivants de Fellini, après avoir été, de façon tout
aussi incomparable, l’égérie inégalable et inégalée de Boris
Vian (il est des doublés pires), c’est peu dire que Magali Noël
n’occupe pas exactement, depuis ses premiers pas déjà anciens à
l’écran, la place qui devrait être la sienne dans l’aréopage
des actrices françaises. Venue – qui le croirait ? – de la
série B, elle n’en aligne pas moins très tôt des références
solides, qui vont de Jean Renoir (Elena et les hommes, 1955)
à René Clair (Les Grandes Manœuvres, id.), réinvente,
comme personne avant elle, la vamp " à l’américaine "
le temps d’une séquence anthologique de Du rififi chez les
hommes habilement conclue par un élégantissime strip-tease en
ombres chinoises (Jules Dassin, 1954) et ne démérite pas l’ombre
d’un instant face à la caméra de Sacha Guitry, conférant un
cachet certain – malgré la totale absence d’intérêt du rôle
– à la greluche embourgeoisée qui lui échoie au cours de la
première moitié d’Assassins et Voleurs (Sacha Guitry et
Clément Duhour, 1956).
Impeccable
et sexy en amour impossible du Jean-Pierre Léaud – pas tout à
fait terminé – de Boulevard (Julien Duvivier, 1960),
autoritaire et flippée au détour d’une séquence assez
inoubliable de Z (Costa-Gavras, 1968), mais dans le même
temps imprévisible, savoureuse et drolatique à souhait tout au
long du pénible L’Astragale (Guy Casaril, 1968), qu’elle
parvient, par sa sensibilité à fleur de peau et son humour idem,
à rehausser de plusieurs crans face à un Horst Buchholz sans aura
ni mystère et une Marlène Jobert plus tartemolle que jamais, elle
est fait encore figure par la suite – un pied chez Chantal
Akerman, l’autre chez Patricia Moraz – de compagne de route
attitrée des grands noms du cinéma de femmes " middle
Seventies ", avant de boucler, vingt ans plus tard, son
premier demi-siècle d’histoire d’amour avec le septième art
sous la direction de Jonathan Demme (The Truth About Charlie,
2001), ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi.
Putain
de celluloïd rêvée comme l’industrie du cinéma n’en produira
probablement jamais plus, et c’est dommage, l’actrice savait
comme personne distiller le chic, l’humour et la subtilité dans
ses compositions les plus vulgaires en apparence, de sorte que
l’on regrette un peu (beaucoup), rétroactivement, le fait qu’un
cinéaste de l’envergure de Pedro Almodóvar n’ait jamais cru
bon devoir octroyer, dans la galaxie de ses égéries, une place de
choix comparable à celle que Fellini vit tour à tour danseuse du
petit matin (La Dolce Vita, 1959), patricienne lubrique et
provocante (Fellini-Satyricon, 1968), Gradisca en manteau
rouge et béret assorti s’émerveillant comme une gosse au
spectacle des premières neiges de janvier (Amarcord, 1973).
Il n’empêche : à défaut d’avoir retrouvé, au long de la
seconde moitié de sa carrière, un cinéaste-Pygmalion du bois dont
on fait les Fellini – et l’on sait depuis belle lurette qu’à
l’impossible nul(le) n’a jamais été tenu(e), Magali Noël, comédienne
hors pair et beauté hors norme, chanteuse émérite s’il en fut
et peintre de grand talent, continue à répandre derrière elle,
sans que le temps n’y change rien, un " parfum de fans "
à la fois canaille, capiteux et d’une classe infinie. L’apanage
des (très) grandes. Armel De Lorme.
Ceux de chez lui ou le Cinéma de
Sacha Guitry et ses interprètes – Volume 1 © Armel de Lorme, 2010.
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FILMOGRAPHIE CINÉMA :
1950 :
Demain,
nous divorçons (Louis Cuny). 1951 : Seul dans Paris (Hervé
Bromberger). 1952 : Deux
de l’escadrille (Maurice Labro, présence
non formellement établie). 1953 : Mourez… nous ferons le reste (Christian Stengel). 1954 : Du
rififi chez les hommes (Jules Dassin). Le
Fils de Caroline Chérie (Jean Devaivre). Razzia sur la chnouf (Henri Decoin). 1955 : Chantage
(Guy Lefranc). Elena et les hommes (Jean Renoir). Les Grandes Manœuvres
(René Clair). Les Possédées (Charles Brabant). 1956 : Assassins
et Voleurs (Sacha Guitry et Clément Duhour). OSS 117 n’est pas mort
(Jean Sacha). Si le roi savait ça…/Al servizio dell'imperatore (Caro
Canaille). 1957 : Le
désir mène les hommes (Mick Roussel/Émile Roussel). Le
Piège (Charles Brabant). 1958 : Ça
n’arrive qu’aux vivants (Tony Saytor). Des femmes disparaissent (Édouard
Molinaro). L’Île du bout du monde (Edmond T. Gréville). La
Loi de l’homme/È arrivata la parigina (Camillo
Mastrocinque). Oh !
Qué mambo (John Berry). 1959 : La Douceur de vivre/La Dolce
Vita/La dolce vita (Federico Fellini). Gastone (Mario Bonnard). Marie
des Isles (Georges Combret). Noi
siamo due evasi (Giorgio Simonelli). 1960 : Boulevard
(Julien Duvivier). Dans
la gueule du loup (Jean-Charles Dudrumet). La Fille dans la vitrine/La
ragazza in vetrina (Luciano Emmer). Le Sahara brûle (Michel
Gast). 1961 : Jeunesse de nuit/Gioventù di notte (Mario Sequi). La
Loi de guerre/Legge di guerra (Bruno Paolinelli). Mörderspiel (Helmut
Ashley). 1962 : L’Accident
(Edmond T. Gréville). Le
Secret de d’Artagnan/Il colpo segreto di d’Artagnan
(Siro Marcellini). Tempête
sur Ceylan/Tempesta su Ceylon/Das Todesauge von Ceylon
(Giovanni Roccardi et Gerd Oswald). 1963 : Il
marziani hanno 12 mani (Franco Castellano et Giuseppe
Moccia). Queste
pazze pazze donne (Marino Girolami). Totò e Cleopatra (Fernando Cerchio). 1964 : La
Corde au cou (Joseph Lisbona). Dernier
Tiercé (Richard Pottier). Oltraggio
al pudore (Silvio Amadio). Requiem
pour un caïd (Maurice Cloche). La Traite des Blanches/S Due S base morte chiama Suniper
(Georges Combret). 1965 : Aventure
à Beyrouth/La dama de Beirut (Ladislao Vajda et Luis María
Delgado). 1967 : Le Mois le plus beau (Guy
Blanc). 1968 : L’Astragale (Guy Casaril). Ciao,
Federico !/idem
(Gideon Bachmann). Satyricon/Fellini-Satyricon (Federico Fellini). Z
(Costa-Gavras). 1969 : Les
Brebis du révérend/Kyrkoherden (Torgny Wickman). Tropique du Cancer/Tropic of Cancer
(Joseph Strick). 1970 : Edipeon
(Lorenzo Artale). The
Man Who Had Power Over Women (John Krish). Un
prêtre à marier/Il pretre sposato
(Marco Vicario). 1971 : Le
belve – sk. Il cincillà (Giovanni Grimaldi). 1972 : Le
p’tit vient vite (Louis-Georges Carrier). Racconti proibiti… di niente vestiti (Brunello Rondi). 1973 :
Amarcord/idem (Federico Fellini). 1974 : Paolo
Barca, maestro erlementare, praticamente nudista (Flavio
Mogherini). 1975 : La Bianca di Monate (Francesco Massaro). Il tempo degli assassini
(Marcello Andrei). 1978 : Les
Rendez-vous d’Anna (Chantal Akerman). 1979 : Le
Chemin perdu (Patricia Moraz). 1981 : Qu’est-ce qui fait courir David ? (Élie Chouraqui). 1982 :
La Mort de Mario Ricci (Claude Goretta). 1983 : Les
Années 80 (Chantal Akerman, inédit). 1984 :
Diesel
(Robert Kramer). Vertiges (Christine Laurent). 1985 : Exit-exil (Luc Monheim). 1989 :
Pentimento
(Tonie Marshall). 1999 : La Fidélité (Andrzej Zulawski). 2001 : La
Vérité sur Charlie/The Truth About Charlie (Jonathan
Demme).
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LIENS :
www.youtube.com/watch?v=HMp4WTBdKKg
(extrait de Du rififi chez les
hommes, Jules Dassin, 1954).
www.youtube.com/watch?v=zuWS883WLB4
(extrait d’Assassins et
Voleurs, Sacha Guitry, 1956, avec Jean Poiret, Michel Serrault
et Clément Duhour).
www.youtube.com/watch?v=SOj7XmPcw6g (extrait d’Amarcord, Federico
Fellini, 1973).
www.dailymotion.com/video/xtqwi_magali-noel-faismoi-mal-de-vian_music
(Magali Noël interprète Fais-moi
mal, Johnny, avec la participation de sa fille).
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© Armel de
Lorme |
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