Gaëtane Gaël et
Marie France interprétant une scène des Intrigues de Silvia
Couski (Alfino Arrieta, 1972).
Un nouvel opus
discographique d’ores et déjà très attendu en
compagnie des Belges de « Phantom », un projet de
spectacle autour de ses mille et une vies, une présence remarquée
au dernier défilé HC de Stella McCartney, une promotion récente
au titre de Chevalier des Arts et des Lettres, une participation
d’ores et déjà attendue au prochain festival « Chéries-Chéris »,
la rentrée 2011/2012 s’annonce plus que jamais éclectique, riche
et foisonnante pour l’ex-égérie de Marguerite Duras et d’Alain
Pacadis.
Membre, aux côtés du comédien Pascal Cervo (Saltimbank, Dernière Séance) et
de la chorégraphe, réalisatrice et actrice Blanca Li (Gazon maudit, Le Défi),
du Jury Longs Métrages du festival précité, Marie France fera en
outre l’objet, le samedi 8 octobre, d’une soirée d’hommage ,
prétexte à voir ou à revoir deux pépites du cinéma alternatif
des années, le quasi inédit Les Noms du père (Geneviève Hervé, 1974) et le très déroutant Les
Intrigues de Silvia Couski (Alfino Arrieta, 1972), dont le générique
seul pourrait justifier une revisite.
C’est l’histoire d’un sculpteur vieillissant (magnifique
Howard Vernon) amoureux de son jeune modèle (captivante Marie
France), dont l’épouse jalouse (formidable Michèle Moretti) dérobe
l’effigie. Malin, le sculpteur imagine de demander au joli modèle
de remplacer le temps d’un vernissage son « double »
de terre glaise, dont on ne sait trop où il est passé, et
l’intrigue, objectivement sommaire en soi, sert essentiellement de
justification à une très ludique plongée en apnée dans le Paris
post-soixante-huitard de la fin des années Pompidou et de
l’explosion des mythiques Gazolines. Outre les trois têtes
d’affiche précitées, on y croise Michel Cressolle, Gaëtane Gaël,
Hélène Hazéra, Maud Molyneux, Paquita Paquin, Sévero Sarduy et
Carmen Shangaï, on y devine la présence amicale de Jean Douchet le
temps d’une séquence subliminale, ça fleure bon la subversion,
la vie en communauté, les chapeaux cloches, les pattes d’eph’,
les jupes à fleurs, les sabots à semelles compensées et les
cigarettes qui font rire, ça dit – sans avoir l’air d’y
toucher – pas mal de choses en terme de politique comme de
revendications sociales, et ça a, au final, plutôt bien vieilli.
Comme Gaëtane Gaël. Comme Marie France, jeune, élégante et plus
que jamais atemporelle artiste, dont on reste parfois songeur en
pensant qu’elle a exactement le même âge que Mireille Mathieu.
Moralité : ne chanter sous aucun prétexte Mille
Colombes a cappella et en public un soir de second tour électoral
– ce que Marie France, Dieu merci !, n’aurait jamais fait
et ne fera jamais – et soigner ses fréquentations en toutes
circonstances. Sur ce second point, la troublante Carmen des Intrigues
de Silvia Couski a toujours excellé, et c’est aussi pour
cette raison qu’à l’@ide-Mémoire, nous l’aimons et
l'admirons si fort. AdL
Marie France et Orla
Frau interprétant une scène des Noms du père (Geneviève
Hervé, 1974).