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ENCYCLOPÉDIE DU CINÉMA FRANÇAIS

 

 

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Rezvani Bis

Pour les unhappy few qui, contrairement au staff de l’@ide-Mémoire, à nos confrères de www.lalalala.org et, accessoirement, à Marie-José Nat ou Bernard-Henri Lévy, n’étaient pas présents dans la salle des Trois Baudets, au soir du 2 juin, l’hommage à Serge Rezvani imaginé pour la seconde fois par Marie-Rose Guarnieri, de la Librairie des Abbesses, a constitué comme prévu – ce malgré l’absence d’Anna Karina – un mix parfait entre happening chic et instants, souvents improvisés, de beauté fulgurante. De la formidable Héléna Noguerra (Étoile du soir, choix judicieux), attentive, surimpliquée, surinspirée, à la non moins époustouflante Arielle Dombasle (J’ai la mémoire qui flanche), dont le surjeu chanté permanent est en passe de devenir, grâce à elle, une sorte d’art majeur en soi, de la signature vocale, plus magique que jamais, et de l’élocution hors pair de Dani, seule interprète assez forte et fragile à la fois pour revisiter Le Tourbillon comme Jeanne Moreau elle-même ne l’aura jamais chanté, aux accents "brassens-iesques" d’un Philippe Katerine (La Bécasse) au top d’un bout à l’autre, de la candeur vivifiante de Fifi Chachnil (La vie s’envole), véritable chaînon manquant entre Monique Tarbès, Brigitte Fontaine et Nina Hagen, premier album annoncé pour juillet, à l’élégantissime retenue d’Alain Chamfort (Ni trop tôt, ni trop tard), toutes et tous ou presque ont fait de cette soirée, entre bordel joyeusement (dés)organisé, artistes momentanément introuvables et titres recommencés plusieurs fois "parce que la radio enregistre", un moment – lui – plutôt unique. Uniques encore les quatre titres (dont un duo) revisités, à égale distance exactement entre cabaret rive gauche et music-hall rive droite, par une ébouriffante Marie France toute en glamour gouailleur et verve canaille : aux antipodes de la sophistication so chic, distante et passablement datée de la créatrice, ses relectures de La Peau Léon et de La Vie de Cocagne ont effacé le temps d’un concert jusqu’au souvenir de Jeanne Moreau (désolé, mais c’est ainsi), tandis que le drolatique et méconnu Tu m’agaces tombait à point nommé pour rappeler que Rezvani, immense parolier "engagé" devant l’Éternel, n’a sans doute jamais été aussi furieusement inspiré que dans ses chansons les plus (apparemment) futiles. La preuve – et ce sera notre surprise de juin – en images ici, en attendant la diffusion de moments choisis du concert sur France Musique le lundi 21 à 16h00. En attendant, pour les LGBT et pour les autres aussi, happy gay pride !!

© Armel de Lorme