L'@ide-Mémoire

ENCYCLOPÉDIE DU CINÉMA FRANÇAIS

 

 

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Dictionnaire critique
 

 

FRANÇOIS 1er

ANNÉE PR : 1936. PAYS ORIG : France. PR : Jules Calamy. RÉ : Christian-Jaque. SC, AD & DIAL : Paul Fékété. IM : Marcel Lucien (N&B). CAD : André Germain. ASS OP : Walter. SON : Jacques Hawadier (Enregistrement Optiphone – Système Cameréclair Radio). MUS : René Sylviano. LYR : Jean Manse. MONT : André Versein. DÉC : Pierre Schild. ASS RÉ : François Carron & Jean Manse. RÉG GÉN : Danis. DIR PR : Jacques Calamy. PR : Les Productions Calamy. DIST : Gray-Film. STU : Studios GFFA (Paris). TIR : Laboratoires Éclair-Tirage. TOUR : décembre 1936. DUR : 95 mn. PP : 17/02/1937. TITRE ORIG : Les Amours de la Belle Ferronnière.

AVEC : Fernandel (Honorin " des Meldeuses "), Mona Goya (Elsa Cagliostro & Rolande Ferron), Alexandre Rignault (Henry VIII d’Angleterre), Henri Bosc (Luigi Cascaroni & Maître Jean Ferron), Aimé Simon-Girard (François 1er), Alice Tissot (Mme Cascaroni & Dame Alfrédine, la duègne), Charles Lemontier (M. de La Palice), Alexandre Mihalesco (Cagliostro, l’hypnotiseur), Jean Sinoël (Jules, le fantôme), René Génin (Rafaelo Cascaroni & Maître Carpalin, l’aubergiste), Henri Valbel (le padre), Paul Delon (le duc Anne de Montmorency), Jean Marconi (le maréchal de Lautrec), Nicolas Amato (le chevalier Bayard), Jacques Vitry (le héraut), Jeanne Lamy (la duchesse de Montmorency), Claire Saint-Hilaire (Mme de Monchenut), Janine Guise (Maria Cascaroni), Pierre Ferval (Paolo Cascaroni), Paul Faivre (un seigneur), Teddy Michaud (le bourreau), Albert Broquin (le marchand de sucettes & de limonade), Jacques Beauvais.

Honorin, jeune forain amoureux depuis plusieurs années, de la nièce du mage Cagliostro, Elsa, doit remplacer au pied levé dans un duo chanté un de ses collègues victime d’une rage de dents. Or, si Honorin assure plutôt honorablement côté chanson, il manque en revanche cruellement d’assurance, ce qui le conduit à aller solliciter auprès du mage un remède contre le trac. Ce dernier, afin de lui donner la confiance en lui qui lui fait défaut, l’expédie d’une passe magnétique en pleine Renaissance, plus précisément à Amboise, où François 1er tient sa cour et où Honorin fait bientôt la connaissance de la Belle Ferronnière, exact sosie d’Elsa à la recherche d’un " frère de paille " destiné à tromper la vigileance de son très jaloux (à juste titre du reste) avocat de mari. Vainqueur sans difficulté ni mérite excessif d’un Jugement de Dieu l’opposant à l’époux de la Belle Ferronnière, Honorin devient rapidement la coqueluche de François 1er et de sa Cour…

Invisible depuis une quinzaine d’années, le François 1er de Christian-Jaque refait surface dans le même temps à la télévision et dans les bacs à vaisselle DVD, ce qui, simultanément, comblera le cinéphage et fera hurler le cinéphile, dans le même temps déconcerté par l’inutilité de ce film drôle pas drôle du tout et accablé par une telle avalanche de bêtise. De facto, bêtise est bien le maître-mot qui s’impose, face à ces comédiens à la ramasse, tous peu ou prou sacrifiés sur l’autel d’un Fernandel cabotinant au-delà du seuil communément admis, face à une totale absence de rythme tout au long de ce qui se veut, malgré tout, une comédie, face surtout à une tsunami permanent de pseudo-bons mots, de prétendu esprit et de situations prévisibles d’un bout à l’autre : Honorin, muni de son Petit Larousse (on pouffe), prédit cinq mariages supplémentaires à Henry VIII pour l’heure l’époux de Catherine d’Aragaon (on se marre), Monsieur de La Palice ne s’exprime – évidemment – que par lapalissades (on se tord), une chèvre lèche les plantes de pied préalablement enduites de gros sel de Fernandel-Honorin (on se tape sur les cuisses en cadence), lequel enchaine sans transition sur une scène d’éthylisme jouée comme si son interprète n’avait jamais pris une biture de sa vie (on ne rit plus, on est juste atterré). Bilan des courses : nul, vulgaire et complaisant d’un bout à l’autre, en attendant Les Visiteurs 1 et 2 qui verront, côté nullité, vulgarité et complaisance, le trio Jean-Marie Poiré, Christian Clavier et Jean Reno, commettre bien pire et faire plus gras, à grand renfort d’indigestes Okaaaay et de gags généralement merdeux. N’empêche, à revoir, pour la première fois depuis un bail, ce soi-disant chef-d’œuvre burlesque, on a mal pour Mona Goya (atrocement filmée, dans le style " je n’ai que 30 ans mais on m’en donne facilement 45 "), Alice Tissot, Alexandre Rignault, Henri Bosc et René Génin (dirigés au pire) de s’être embarqués dans ce rafiot pseudo-comique, percé de toutes pièces de la première à la dernière bobine, et où rien, au final, n’est à sauver, hormis à l’extrême rigueur les deux apparitions, trop courtes, du père Sinoël, et la présence (non créditée) de Janine Guise. Or, quitte à faire hurler les inconditionnels de Fernandel, et Dieu sait s’ils sont nombreux, cinq minutes de pure fantaisie noyées dans une heure trente-cinq de stupidité crasse, le comte – des Meldeuses, Dieu que c’est drôle ! – n’y est pas, et le compte encore moins… La chèvre, elle, ne joue pas trop mal.

LIEN VIDÉO :

www.youtube.com/watch?v=C9SL2MgiGb8 (Générique & torture caprine).

© Armel de Lorme