Décès du comédien, adaptateur, poète, homme de
radio et metteur en scène Charles Charras, disparu à Shanghai dans
sa 91ème année. Secrétaire et factotum de Charles
Dullin de 1946 à 1949, par la suite professeur au cours d’art
dramatique portant le nom de ce dernier – il y aura notamment pour
élèves Jean-Louis Trintignant, Jean-Claude Drouot, Pierre Richard,
Pierre Santini, Romain Bouteille et Robin Renucci –, Charles
Charras avait intégré en 1953 la Compagnie Jacques Fabbri, aux côtés
de laquelle il avait pris part, onze ans plus tard, au film choral Les Pieds dans le plâtre (Jacques Fabbri et Pierre Lary, 1964).
Rappelé au grand écran par son ex-élève Pierre Richard, au début
de la décennie suivante, Charles Charras apparaît furtivement
parmi les recruteurs en blouse blanches aperçus au début des Malheurs
d’Alfred (1971), avant de se prodiguer dans plusieurs réalisations
de Roger Coggio, aujourd’hui invisibles pour la plupart. Charles
Charras tirait, on en doute un peu, une fierté bien plus légitime
de son parcours long et fourni sur les planches, et pouvait
revendiquer à juste titre une activité presque aussi importante,
à partir du milieu des années 60, au petit écran. La dernière
fois que nous nous sommes parlés par téléphone, au printemps
dernier, Charles Charras évoquait avec une impatience assz
indicible son prochain voyage en Chine, sans présumer, comme
c’est souvent le cas, du fait que ce serait aussi le dernier.
Rideau. ADL
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FILMOGRAPHIE
CINÉMA 1 :
1949 : Rome-Express (Christian Stengel). 1964 : Les Pieds dans le plâtre (Jacques Fabbri et Pierre Lary). 1965 : La Sentinelle endormie (Jean Dréville). 1968 : La
Coqueluche
(Christian-Paul Arrighi). 1971 : Les Malheurs d’Alfred ou
Après la pluie… le mauvais temps
(Pierre Richard). 1976 : Le
Corps de mon ennemi
(Henri Verneuil). 1977 : On
peut le dire sans se fâcher/La Belle Emmerdeuse (Roger Coggio). 1979 : C’est
encore loin, l’Amérique ?
(Roger Coggio). 1986 : Le
Journal d’un fou
(Roger Coggio). 1988 : La
Folle Journée ou le Mariage de Figaro (Roger Coggio). 1990 : Square
du Vert-Galant
(Frédéric Marbœuf, CM). 2003 : Une
petite note d’humanité
(Emmanuel Gras, CM).
1. Charles Charras a
toujours formellement démenti avoir débuté, à l’âge de seize
ans, dans le film collectif La vie est à nous (Jean Renoir and friends, 1936), dont il se voit
régulièrement crédité.
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