Après Laurent Terzieff (1935-2010), c’est une autre
figure à jamais liée à l’histoire du Théâtre du Lucernaire
qui vient de éteindre, en ce mois de février frileux. Cofondateur,
il y a quarante ans, avec son épouse, la comédienne Luce Berthommé
(1945-2004), et l’ex-interprète des Tricheurs
de ce lieu unique en son genre, créé rue d’Odessa avant de se
voir détruit et « reconstruit » rue Notre-Dame des
Champs, Christian Le Guillochet, restera bel et bien l’homme de
tous les combats. Directeur audiacieux mais malchanceux du Théâtre
de Paris au mitan des années 80, gréviste de la faim en 2003, afin
de sauver le « Luce », plus tard racheté par le patron
des Éditions de l’Harmattan, il ne raccrocha définitivement les
gants qu’au moment où la progression du crabe, qui devait
finalement l’emporter, l’empêcha d’exercer dignement son métier.
Ceux de nos lecteurs qui voudront en savoir plus sur l’homme et
son parcours atypique pourront se plonger les divers écrits (Le
Lucernaire – 50 Ans de théatre à Paris, 2006 ; Le
Chien citoyen, 2008) que Christian Le Guillochet avait fait paraître,
précisément, à L’Harmattan, ceux dont la théâtromanie n’ira
pas jusque là se rabattront sur l’hommage
de circonstance, rappelant l’essentiel, publié, quelques jours
après sa disparition, par notre consoeur Armelle Héliot.
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