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Colette Renard |
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Véritable
nom : Colette Lucie Raget.
Née
à Ermont (Val-d’Oise) le 1er novembre 1924.
Décédée
à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 6 octobre 2010.
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Plus proche de l’usine à produits dérivés que de
la série HBO, PBLV (humour) est un peu au cinéma de Robert Guédiguian
ou du regretté Paul Carpita ce que Slam,
autre horreur estampillée France 3, est à Ce
soir (ou jamais) ou au ciné-club de Patrick Brion : une
sorte de truc improbable et lassant à la BO affreuse, peuplé de
bout en bout d’acteurs hautement approximatifs et aussi excitant,
visuellement parlant, qu’un gros plan de dix minutes sur le visage
d’Arlène Boulin-Prat, que l’on regarde (ou pas) entre un spot
Stéradent et une pub Juvamine, histoire de se conforter (ou non)
dans l’idée qu’il est moins dangereux d’habiter une favela
des faubourgs de Rio, une zone de non-droit en Mauritanie, un
village afghan sous domination talibane, ou même la bande de Gaza,
qu’un quartier semi-résidentiel de la Cité phocéenne. Il
n’empêche : c’est dans cette… fiction (pas mieux) que la
toujours formidable – et toujours péchue – Pascale Roberts
confirme, à 77 ans bien tassés, qu’il n’est jamais de retraite
pour les braves, et c’est là, encore, que la grande Colette
Renard (1924-2010) a retrouvé, sur le tard, six saisons durant, une
notoriété égale au moins à celle qui fut la sienne à l’époque
– un peu lointaine – d’Irma
la Douce et de Julie la
Rousse. Soixante-cinq ans de carrière et cinquante-deux albums,
pour une petite-douzaine de films seulement, dont trois trois (Business, Clodo et IP
5 – L’Ile aux Pachydermes) assez épouvantables en leur
genre, c’est peu dire que le septième art sera définitivement
passé (le con) à côté de l’actrice, souvent étonnante,
toujours magnifique. Dans Un
roi sans divertissement, le meilleur film de son réalisateur
François Leterrier (1963) et assurément l’un des longs métrages
français les plus formellement aboutis jamais tournés au cours des
années 60, elle campait entre autorité et doute, souveraine de
bout en bout et bien plus à l’aise dans l’univers de Jean Giono
qu’Orane Demazis en son temps, une ancienne lorette ayant troqué,
fortune faite, le pavé de la ville pour une auberge de
haute-montagne et finissant par s’éprendre du plus séduisant (et
du plus inquiétant) de ses pensionnaires sous le regard hautement
sceptique d’un vieux procureur du Roy. Nommé « Saucisse »
dans le roman, le personnage était devenu Clara à l’écran, et
sa belle interprète, généreuse comme rarement actrice l’aura été
au grand écran, ne déméritait pas une seconde face à un Charles
Vanel chattemite et roublard et un Claude Giraud plus attirant que
les sept péchés capitaux réunis. En attendant Rachel Lévy et
l’invivable Mistral, où là non plus, 399 épisodes et six années
durant, elle n’aura pas failli l’ombre d’un instant : le
mérite était grand, mais la comédienne ne l’était pas moins.
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FILMOGRAPHIE
CINÉMA :
1945 :
Étoile sans lumière
(Marcel Blistène, figuration).
1957 : Le
Dos au mur
(Édouard Molinaro). 1959 :
Business
(Maurice Boutel). 1963 :
Un
roi sans divertissement
(François Leterrier). 1964 :
Les
Pieds dans le plâtre
(Jacques Fabbri et Pierre Lary). 1970 : Clodo/Clodo et les vicieuses
(Georges Clair). 1991 : IP
5 – L’Île aux Pachydermes
(Jean-Jacques Beineix).
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LIENS VIDÉO :
www.youtube.com/watch?v=HRgM3mzGQc0
(Un roi sans divertissement, François Leterrier, 1963 :
extrait).
www.youtube.com/watch?v=KrZAjUFSmQQ&feature=related
(À la claire fontaine).
www.youtube.com/watch?v=s35_-kwQ4uI&feature=related
(Confessionnal).
www.youtube.com/watch?v=cj2xtBOgetQ&a=GxdCwVVULXezJo8FWzKQFkkfOoTTah1_&list=ML&playnext=1
(Fait et faire, Alfred de Musset/Colette Renard).
www.youtube.com/watch?v=htOHzELPZFo&feature=related
(Les Nuits d’une demoiselle, G. Breton/Raymond Legrand/Colette
Renard).
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© Armel de
Lorme |
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