L'@ide-Mémoire

ENCYCLOPÉDIE DU CINÉMA FRANÇAIS

 

 

Retour
L'@ide-Mémoire
Hommages
 

 

Denise Provence

Véritable nom : Denise Marie Lévy.

Née à Paris le 17 février 1921.

Décédée à Tours (Indre-et-Loire) le 14 novembre 2011.

Annonce via le comédien Jean-Marc Cozic de la disparition, dans sa 91ème année, de Denise Provence, actrice assez inégalable en son genre, qui savait fort bien faire rimer « anguleuse » avec « savoureuse », « acidité » avec « légèreté » et « élégance » avec « truculence ». Meilleure amie à la ville de Danielle Darrieux, qu’elle croisera plusieurs fois à l’écran, petit ou grand, et qui révélera lors d’un Vivement dimanche de sinistre mémoire que sa camarade était atteinte, depuis des années, de la maladie d’Alzheimer, elle restera dans un coin de la mémoire des cinéphiles comme la coprotagoniste drôle et racée à la fois d’un nombre assez impressionnant de vaudevilles filmés, peu ou prou périssables, et peut-être plus encore comme une tardive mais authentique excentrique dans la grande tradition de Chirat et Barrot.

Les ambiances « Empire »– premier ou second – lui seyaient fort bien, qui la virent interpréter à l’écran, à quelques années d’intervalle et entre deux épouses adultères, une camériste d’Hortense Schneider (La Valse de Paris, Marcel Achard, 1949), une comtesse transalpine égarée dans la campagne d’Italie (Un caprice de Caroline Chérie, Jean Devaivre, 1952) et une exquise Païva (Les Truands, Carlo Rim, 1956). La  maturité et les premières rides arrivées, Denise Provence avait su endosser avec la même classe et le même humour à fleur de peau que jadis l’épouse de chirurgien archicocue – pas autant que la célèbre journaliste que l’on sait, mais presque – des Lions sont lâchés (Henri Verneuil, 1961) et l’envahissante petite bourgeoise de Landru (Claude Chabrol, 1962), la grande dame britannique survoltée d’Une ravissante idiote (Édouard Molinaro, 1967) faisant exploser les coutures de sa robe du soir en plein cocktail mondain pour avoir mangé le sandwich au cresson de trop, et la snobissime mère d’élève des Grandes Vacances (Jean Girault, 1967), dont point n’est besoin d’être sorcier pour deviner qu’elle couche discrètement avec son très zélé chauffeur. Les multidiffusés premiers volets de la saga Angélique la fixeront durablement comme la bonne Barbe, sage-femme du premier opus (Angélique, marquise des Anges, Bernard Borderie, 1964) devenue servante d’auberge au détour du second (Merveilleuse Angélique, Borderie, id.), et l’on se souviendra que, passé le cap des années 70, Denise Provence sut encore s’approprier avec une pertinence et une saveur comparables bourgeoises ashkénazes, petites (Les Aventures de Rabbi Jacob, Gérard Oury, 1973) ou grandes (Le Mâle du siècle, Claude Berri, 1974), les patronnes de bougnats parisiens avenantes (Le Beaujolais nouveau est arrivé, Jean-Luc Voulfow, 1977) et les tenancières d’hôtel de province compassées (Pourquoi pas nous ?, Michel Berny, 1980). ADL

FILMOGRAPHIE CINÉMA :

1946 : Pas un mot à la reine mère (Maurice Cloche). 1949 : Branquignol (Robert Dhéry). Miquette et sa mère (Henri-Georges Clouzot, rôle coupé au montage). La Valse de Paris (Marcel Achard). 1950 : Et moi j’te dis qu’elle t’a fait d’l’œil ! (Maurice Gleize). 1951 : Les Deux « Monsieur » de Madame (René Jayet). Le Dindon (Claude Barma). Un amour de parapluie (Jean Laviron, CM). 1952 : Un caprice de Caroline Chérie (Jean Devaivre). 1953 : Le Chasseur de chez Maxim’s (Henri Diamant-Berger). 1955 : Chantage (Guy Lefranc). 1956 : Les Truands (Carlo Rim). 1959 : Brèves Amours/Vacanze d’inverno (Camillo Mastrocinque). 1961 : Les lions sont lâchés (Henri Verneuil). Les Nouveaux Aristocrates (Francis Rigaud). 1962 : Landru (Claude Chabrol). 1963 : Une ravissante idiote (Édouard Molinaro). 1964 : Angélique, marquise des Anges (Bernard Borderie). Jaloux comme un tigre (Darry Cowl et Maurice Delbez). Merveilleuse Angélique (Bernard Borderie). 1967 : Les Grandes Vacances (Jean Girault). 1971 : Les Pétroleuses (Guy Casaril puis Christian-Jaque). Les vieux loups bénissent la mort (Pierre Kalfon). 1973 : Les Aventures de Rabbi Jacob (Gérard Oury). Gross Paris (Gilles Grangier). 1974 : Le Mâle du siècle (Claude Berri). 1977 : Le Beaujolais nouveau est arrivé (Jean-Luc Voulfow). 1980 : Pourquoi pas nous ? (Michel Berny).

LIEN VIDÉO :

www.youtube.com/watch?v=PhhdqMwdQ3o . Extrait des Aventures de Rabbi Jacob (Gérard Oury, 1973), avec par ordre d’apparition à l’écran : Jean Herbert (alias Popeck), Denise Provence, Janet Brandt, Lionel Spielman, Louis de Funès, Claude Giraud, Suzy Delair, Malek Eddine, Renzo Montagnani, Claude Piéplu, Michel Duplaix, Annick Roux, André Penvern, Roger Riffard, Marcel Dalio, Henri Guybet, Yves Peneau et Micheline Kahn.

© Armel de Lorme