L'@ide-Mémoire

ENCYCLOPÉDIE DU CINÉMA FRANÇAIS

 

 

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Hommages
 

 

Julien Guiomar

Véritable nom : Julien Joseph Charles Marie Guiomar.

Né à Morlaix (Finistère) le 3 mai 1928.

Décédé à Monpazer (Dordogne) le 22 novembre 2010.

Disparition dans sa 83ème année de Julien Guiomar, comédien assez irremplaçable en son genre et véritable chaînon manquant entre les « excentriques » des années 30 et les grands seconds rôles (provisoirement) remis au goût du jour par le cinéma français des années 70. Démesuré et drolatique, impeccable dans les bourgeois bornés comme dans les salauds ordinaires et les pires crapules, il faisait partie de cette minorité d’allumés géniaux mais classieux capables, à l’instar de Pierre Brasseur ou de Saturnin Fabre en leur temps, de conférer un cachet bien réel à des œuvres en manquant parfois cruellement. Parmi les cent cinquante rôles qui jalonnèrent, cinq décennies durant, une carrière longue et prolifique amorcée sur la scène du TNP au milieu des années 50, on retiendra comme de juste, entre cinéma du samedi soir et films d’auteur, le faux évêque du Roi de cœur (Philippe de Broca, 1966), l’abbé presque aussi bidon – mais tout aussi réjouissant – du Voleur (Louis Malle, id.), le colonel corrompu de Z (Costa-Gavras, 1968), le maire cauteleux de La Fiancée du pirate (Nelly Kaplan, 1969), le politicien véreux de La moutarde me monte au nez (Claude Zidi, 1974), le substitut cynique de Section spéciale (Costa-Gavras, id.), le Victor débonnaire de Souvenirs d’en France (André Téchiné, id.) et le Tricatel dégoulinant de L’Aile ou la cuisse (Claude Zidi, 1976). Buñuel ne l’engagea qu’une fois mais sut l’utiliser au mieux (La Voie lactée, 1968), Vecchiali – il fut quasiment le seul, hélas – l’emmena le temps d’un film assez exceptionnel en son genre vers les emplois de tout premier plan, flic opiniâtre de L’Étrangleur fasciné par sa jeune proie (1970), et l’on ne dit pas merci au cinéma français des vingt-cinq ou trente dernières années, une fois passés Claude Zidi (Inspecteur La Bavure, 1980 ; Les Ripoux, 1984), Jean-Marie Poiré (Papy fait de la résistance, 1983) et Alexandre Arcady (Dernier Été à Tanger, 1986), d’avoir si peu et si mal employé le talent aussi singulier qu’exceptionnel de ce comédien de poids, solide et attachant. Des baffes…

FILMOGRAPHIE CINÉMA : 

1962 : Le Chevalier de Maison Rouge (Claude Barma, version courte exploitée en salles du feuilleton éponyme). 1966 : Le Roi de cœur (Philippe de Broca). Toutes folles de lui (Norbert Carbonnaux). Le Voleur (Louis Malle). 1967 : Ballade pour un chien (Gérard Vergez). La Louve solitaire (Édouard Logereau). Pour un amour lointain (Edmond Séchan). 1968 : L’Auvergnat et l’Autobus (Guy Lefranc). La Voie lactée (Luis Buñuel). Z (Costa-Gavras). 1969 : Borsalino (Jacques Deray). La Fiancée du pirate (Nelly Kaplan). La Horse (Pierre Granier-Deferre). 1970 : Doucement les basses (Jacques Deray). L’Étrangleur (Paul Vecchiali). Les Mariés de l’An Deux (Jean-Paul Rappeneau). 1971 : Les maffiosi/La violenza : quinto potere (Florestano Vancini). 1972 : Décembre (Mohamed Lakhdar-Hamina). Home, Sweet Home (Liliane de Kermadec, inédit). La Raison du plus fou… (François Reichenbach). 1973 : À cause de l’homme à la voiture blanche (Jean Rougeul, inédit ?). La Folle de Toujane/Comment on devient un ennemi de l’intérieur (René Vautier et Nicole Le Garrec, commentaire). Dites-le avec des fleurs (Pierre Grimblat). L’Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse-Chemise (Nina Companeez). La propriété, c’est plus le vol/La proprità non è piu un furto (Elio Petri). Une baleine qui avait mal aux dents (Jacques Bral). 1974 : Aloïse (Liliane de Kermadec). Bons Baisers… à lundi (Michel Audiard). La Grande Trouille (Pierre Grunstein). La moutarde me monte au nez (Claude Zidi). Section spéciale (Costa-Gavras). Souvenirs d’en France (André Téchiné). 1975 : Adieu Poulet (Pierre Granier-Deferre). L’Incorrigible (Philippe de Broca). 1976 : L’Aile ou la cuisse (Claude Zidi). Barocco (André Téchiné). Mado (Claude Sautet). 1977 : L’Animal (Claude Zidi). Mort d’un pourri (Georges Lautner). La Zizanie (Claude Zidi). 1978 : Cher Papa/Caro Papa (Dino Risi). Ils sont fous ces sorciers (Georges Lautner). Je vous ferai aimer la vie (Serge Korber). Les Ringards (Robert Pouret). 1979 : Je suis photogénique/Sono fotogenico (Dino Risi). Milo Milo (Nicos Perakis). 1980 : Le Bar du Téléphone (Claude Barrois). Est-ce bien raisonnable ? … (Georges Lautner). Inspecteur La Bavure (Claude Zidi). 1982 : Un chien dans un jeu de quilles (Bernard Guillou). 1983 : L’Arbre sous la mer (Philippe Muyl). Carmen (Francesco Rosi). Équateur (Serge Gainsbourg). Papy fait de la résistance (Jean-Marie Poiré). 1984 : Le Matou (Jean Beaudin). Les Ripoux (Claude Zidi). 1986 : Aziza de Niamkoko (Patrick Jamain). Le Débutant (Daniel Janneau). Dernier Été à Tanger (Alexandre Arcady). Flag (Jacques Santi). Jubiaba (Nelson Pereira Dos Santos). 1987 : Les Deux Crocodiles (Joël Séria). Terre sacrée (Emilio Pacull). 1988 : African Timber (Peter F. Bringmann). 1989 : Plein Fer (Josée Dayan). 1991 : Léolo (Jean-Claude Lauzon). 1992 : Je m’appelle Victor (Guy Jacques). 1996 : Que la lumière soit ! (Arthur Joffé). Violetta, la reine de la moto (Guy Jacques). 1998 : Un peu de retenue ! (Sylvain Gillet, CM). 1999 : Clandestino (Paule Muxel). De la confiture aux cochons (Frédéric Joffre, CM). 2000 : J’ai faim !!! (Florence Quentin). 2001 : Reptil (Pascal Stervinou, CM).

LIENS VIDÉO :

www.dailymotion.com/video/x4t2sf_l-incorrigible-1975-de-broca_shortfilms (L’Incorrigible, Philippe de Broca, 1975, avec Jean-Paul Belmondo).

www.dailymotion.com/video/x8kfv1_l-aile-ou-la-cuisse-tricatel-coluch_shortfilms (L’Aile ou la cuisse, Claude Zidi, 1976, avec Louis de Funès, Coluche et le petit gros qui anime Les Grosses Têtes et ferait mieux de dételer une bonne fois pour toutes).

vimeo.com/13714050 (Un peu de retenue !, Sylvain Gillet, 1998, avec Jean-Claude Dreyfus).

© Armel de Lorme