L'@ide-Mémoire

ENCYCLOPÉDIE DU CINÉMA FRANÇAIS

 

 

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Hommages
 

 

Louise Dhour

photo de droite : Les Démoniaques (Jean Rollin, 1973)

État civil non connu.

Née en 1934 (?).

Décédée fin 2010.

Jean Rollin, réalisateur " kulte " et paresseux – les deux choses n’ayant jamais été absolument incompatibles en soi – qui bavait volontiers sur le cinéma de Godard tout en ayant passé pas loin d’un demi-siècle à refaire pas le même film mais presque (un boudin, un nain, un clown, un ou une vampire, une horloge, un cercueil, la mer, un boudin, un nain, un clown, un ou une vampire, une horloge, etc.) avec des fortunes diverses, savait parfois, force est de le reconnaître, s’entourer d’interprètes passionnants. En témoigne la présence récurrente ou pas, selon les cas, dans son abondante et inégale filmographie, de Michel Delahaye et Jacques Robiolles, buveurs de sang géniaux (Le Frisson des vampires, 1970), de R.J. Chauffard, gardien du temple impavide (La Vampire nue, 1969), de Paul Bisciglia, paysan sanguinaire (Les Raisins de la Mort, 1977), de Bernard Musson, sorcier ébouriffé (La Fiancée de Dracula, 1999), de Marie Laurence, religieuse émouvante (La Fiancée de Dracula, id.), des incroyables Jean Aron, Willy Braque et Maurice Lemaîte, ou encore de la captivante Dominique Grousset, présente par intermittence du début (Requiem pour un vampire, 1971) à la presque fin (La Nuit des Horloges, 2006). Loin du pénible Thomas Smith (La Fiancée de Dracula), de l’insupportable Jacqueline Sieger (Le Viol du vampire, 1967) ou de l’éteint – et un peu flapi - Jean-Loup Philippe (Lèvres de sang, 1974), Louise Dhour, dont un site ami consacré au cinéma bis a été le premier a signaler sa disparition, était de ces artistes méconnu(e)s, rares au propre comme au figuré, dont le souvenir semble réservé aux seuls initiés. Et c’est dommage.

Buveuse de sang en cape de dominatrice fouettant le chaland (Requiem pour un vampire, 1971) ou touchante tenancière d’un saloon perdu au fin fond de la Bretagne (Les Démoniaques, 1973), on la revit un peu plus tard dans une parodie coconne mais thunée de film de vampire (décidément…) made in Gaumont. Dans Dracula père et fils (Édouard Molinaro, 1976), Louise Dhour donnaît l’espace d’une minute ou deux la réplique à Bernard « Jolie Poupée » Menez, ce qui – forcément – n’ajouta pas grand chose à sa gloire, du reste très relative, et on sait qu’elle prêta également plus longuement ses traits à la sorcière de L’Ampélopède (Rachel Weinberg, 1973), œuvre fantastique quasi invisible aujourd’hui. Mais pour ceux qui l’ont aimée chez Rollin, sa belle et sensible présence laissera sur la pellicule une trace rien moins que pérenne, ce qui est plutôt une bonne chose à l’heure où la mémoire collective de tout ce qui a plus de dix ou quinze ans d’âge semble condamnée à un étiolement lent mais définitif. Un hommage bien plus circonstancié, éclairant les nombreuses zones d’ombre du personnage, ses activités extra-cinématographiques et ses liens privilégiés avec le Montparnasse déclinant des années 80 est accessible ici.  

FILMOGRAPHIE CINÉMA :

1971 : Requiem pour un vampire/Vierges et Vampires (Jean Rollin). 1973 : L’Ampélopède (Rachel Weinberg). Les Démoniaques/Les Diablesses/Deux Vierges pour Satan (Jean Rollin). 1976 : Dracula père et fils (Édouard Molinaro). 1980 : Les Échappées/Fugue mineure/Les Paumées du petit matin (Jean Rollin, inédit). 1985 : Les Clowns de Dieu (Jean Schmidt).

FILMOGRAPHIE TÉLÉ :

1974 : Le Pain noir (Serge Moati). 1977 : Madame le Juge – épisiode Le Dossier Françoise Muller (Édouard Molinaro). 1980 : Mont-Oriol (Serge Moati). 1982 : En votre aimable règlement (Jean-Claude Charnay).

© Armel de Lorme