L'@ide-Mémoire

ENCYCLOPÉDIE DU CINÉMA FRANÇAIS

 

 

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Hommages
 

 

Maria Schneider

Véritable nom : Marie-Hélène Schneider.

Née à Paris le 27 mars 1952, du comédien Daniel Gélin (1921-2002) et du mannequin Marie-Christine Schneider.

Décédée à Paris « des suites d’une longue maladie » le 3 février 2011.

Disparition dans sa 59ème année (c’est fou comme le temps passe vite, parfois) de Maria Schneider, comédienne rare qui connut dans la même temps la consécration et le déclin, ce qui était mérité dans un cas, particulièrement injuste dans l’autre. On a beaucoup reparlé sur la toile, au cours des 48 heures écoulées, des blessures de l’actrice, abîmée – euphémisme – par Marlon Brando durant le tournage du Dernier Tango à Paris (1972), du comportement jugé démissionnaire par la principale intéressée de Bertolucci durant le tournage, d’un grand sentiment d’injustice aussi vis-à-vis de son géniteur, qui ne fit jamais publiquement mystère des liens du sang les unissant tout en s’abstenant de la reconnaître légalement. À l’@ide-Mémoire, nous nous souviendrons surtout du fait que la carrière en dents de scie de Maria Schneider, loin de se limiter à un enfilage au beurre frais (ou non) pas très bien filmé, fut surtout jalonnée de rencontres assez incroyables, d’Antonioni (Profession : reporter, 1974) à Garrel (Voyage au Jardin des morts, 1976), de Rivette (Merry-Go-Round, 1977) à Seyrig (Sois belle et tais-toi, id.), de Daniel Schmid (Violanta, id.) à Werner Schroeter (Weiße Reise, 1978), qu’elle volait avec classe la vedette féminine à Carole Bouquet tout au long de Bunker Palace Hôtel (Enki Bilal, 1988) aussi assurément qu’elle haut la main la partie contre Maria Vincent, fatigante et fatiguée, le temps d’une séquence anthologique du cultissime What a Flash (Jean-Michel Barjol, 1971), et que son apparition subliminale en jeune Maghrébine constituait sans l’ombre d’un doute le seul vrai moment de cinéma des Nuits fauves (Cyril Collard, 1991), film générationnel et daté. Au final, bien plus qu’une icône précoce de la première moitié des années 70, c’est une belle et magnifique artiste qui vient de s’en aller, comme le rappelle le portrait remarquable (« Maria Schneider se dérobe ») que Philippe Azoury vient de lui consacrer dans Libération.  

Maria Schneider dans La Baby-sitter (René Clément, 1975) - DR René Chateau/La Mémoire du cinéma.

FILMOGRAPHIE CINÉMA :

1969 : L’Arbre de Noël (Terence Young et Bernard Farrel, n’apparaît pas dans les copies actuellement visibles). Les Femmes (Jean Aurel). 1970 : Les Jambes en l’air/César Grandblaise (Jean Dewever). Madly (Roger Kahane). 1971 : Hellé (Roger Vadim). La Vieille Fille (Jean-Pierre Blanc). What a Flash (Jean-Michel Barjol). 1972 : Cari genitori (Enrico Maria Salerno). Dernier Tango à Paris/Le Dernier Tango à Paris/Ultimo tango a Parigi (Bernardo Bertolucci). 1973 : Le Baiser/Reigen (Otto Schenk). 1974 : Profession : reporter/Professione : reporter/El reportero (Michelangelo Antonioni). 1975 : La Baby-sitter/Jeune Fille libre le soir/Babysitter – Un maledetto pasticcio/Das Ganz große Ding (René Clément). 1976 : Voyage au jardin des morts (Philippe Garrel, CM). 1977 : Io sono mia/Yo soy mía/Die zweite Haut (Sofia Scandurra). Merry-Go-Round (Jacques Rivette). Sois belle et tais-toi (Delphine Seyrig). Violanta/idem (Daniel Schmid). 1978 : Weiße Reise/idem (Werner Schroeter). 1979 : La Dérobade (Daniel Duval). Een Vrouw als Eva (Nouchka Van Brakel). Haine/Le Credo de la violence (Dominique Goult). Mama Dracula (Boris Szulzinger). 1980 : Sezona mira u Parizu/Peace Season in Paris (Predrag Gobulovic). 1981 : La Chanson du mal-aimé (Claude Weisz, inédit). L’Imposteur/Cercasi Gesù (Luigi Comencini). 1982 : Balles perdues (Jean-Louis Comolli). 1983 : Yoroppa tokkyu (Yutaka Ohara). 1986 : Résidence surveillée (Frédéric Compain). 1988 : Bunker Palace Hôtel (Enki Bilal). 1990 : Écrans de sable (Randa Chahal Sabbag). La condanna (Marco Bellocchio). 1991 : Au pays des Juliets (Mehdi Charef). Les Nuits fauves (Cyril Collard). 1995 : Jane Eyre/idem (Franco Zeffirelli). 1997 : Something to Believe In (John Hough). 1999 : Les Acteurs (Bertrand Blier). 2001 : La Repentie (Laetitia Masson). 2003 : Au large de Bad Ragaz (Christophe Marzal). 2005 : Quale amore (Maurizio Sciarra). 2006 : La Clef (Guillaume Nicloux). Perds pas la boule ! (Maria Pia Crapanzano, CM). La Vie d’artiste (Marc Fitoussi). 2007 : Cliente (Josiane Balasko).

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