C’est en une
demi-seconde montre en main, lors de la dernière – et un peu
ennuyeuse – édition de la Nuit des César, qu’a été rendue
publique la disparition, passée totalement inaperçue l’an
dernier, de l’exquise Marie Mansart (1925-2012). Jeune première
« de routine » révélée par deux prestations
irréprochables et sensibles dans La
neige était sale (Luis Saslavsky, 1952) et Le
Grand Pavois (Jack Pinoteau, 1953), revue presque en catimini
dans deux fresques historiques de Sacha Guitry (Si
Versailles m’était conté…, 1953 ; Napoléon,
1954) sur les affiches – foisonnantes – desquelles son patronyme
s’étalait en toutes lettres, elle restera, de moitié avec Irène
Tunc, l’un des deux atouts charmes de Deux
Anglaises et le Continent (François Truffaut, 1971), où
l’une et l’autre volaient haut la main la vedette féminine aux
fatigantes et anticinégéniques s’il en fût Kika Markham et
Stacey Tendeter. Le cinéma français mériterait des gifles pour
avoir à ce point négligé cette élégante – à la scène comme
à la ville – artiste passées les portes de Mado
(Claude Sautet, 1976), où son rôle fut quasi intégralement coupé
au montage. Regrets éternels, donc, et souvenirs entrecroisés
d’un épisode des Brigades
du Tigre (Le Village
maudit, 1978), où Marie Mansart composait une inquiétante
châtelaine, d’une captation télé de Vous ne l’emporterez
pas avec vous (Pierre Sabbagh, id.) dans
laquelle elle croquait, l'espace de deux ou
trois scènes, une actrice délicieusement
foldingue, et d’un après-midi de printemps passé en sa compagnie
dans un salon de thé jouxtant le Musée Grévin, au milieu des années
2000.
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1951 :
Barbe Bleue
(Christian-Jaque). Nez de
Cuir, gentilhomme d’amour/Nez de Cuir (Yves Allégret). 1952 :
La neige était sale
(Luis Saslavsky). 1953 : Le
Cœur frivole (Pierre Gaspard-Huit, CM, commentaire
seulement). Le Grand
Pavois (Jack Pinoteau). Si
Versailles m’était conté… (Sacha Guitry). 1954 : Napoléon
(Sacha Guitry et Eugène Lourié). 1959 : Écrire
en images (Jean Mitry, CM). Recours
en grâce (László Benedek). 1960 : Le
Président (Henri Verneuil). Quai
Notre-Dame (Jacques Berthier). 1963 : Un tout autre visage (Michel Lang, CM). 1965 : Les
Baratineurs (Francis Rigaud). 1970 : La
Famille (Yvan Lagrange). 1971 : Deux
Anglaises et le Continent/Les Deux Anglaises et le Continent
(François Truffaut). 1976 : Mado
(Claude Sautet). 1980 : Dedicatoria
(Jaime Chavarri).
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