Décès
à l’âge de 78 ans du comédien de théâtre, cinéma et
télévision Pierre Vaneck (1931-2010), artiste multifacettes
passé, tant sur les planches qu’à l’écran, des emplois de
jeunes premiers "gérardphilipiens" aux quinquagénaires
et sexagénaires massifs, parfois rugueux, et dont la profession,
dès l’annonce de sa disparition, a loué les réelles qualités
humaines, l’immense professionnalisme et le refus (notoire) des
mondanités comme des faux-semblants. Pierre Vaneck avait débuté
sa longue et prolifique carrière en récitant dans les cabarets de
la Rive Gauche des poèmes de François Villon (rôle plus tard tenu
chez Sacha Guitry), "habité" avec probité, pour ses
quasi premiers pas au grand écran, l’onirique mais bancal Marianne
de ma jeunesse, traversé avec une élégance souveraine l’épatant
Le Seuil du vide – film à redécouvrir s’il en fût –
et faisait encore, un demi-siècle, quelques dramatiques
télévisées à succès et un "Molière" plus tard,
partie de la distribution du très remarqué La Science des
rêves. Retour en dates sur le parcours d’un acteur rare et
exigeant, discret et populaire qui, pour n’avoir jamais
démérité à l’écran (même chez Salvatore Adamo, Christopher
Frank ou Arielle Dombasle, ce qui dans les trois cas ne constituait
pas une mince affaire), n’en aura pas moins trouvé ses plus beaux
rôles – et, partant, rencontré ses meilleurs auteurs (Camus,
Giraudoux, Thomas Bernhard, on excusera du peu) – sur les
planches, entre Festival(s) d’Avignon et créations de
"prestige"… |
FILMOGRAPHIE
1954 : Huis clos (Jacqueline
Audry). Marianne de ma jeunesse (Julien Duvivier).
1955 : Si Paris nous était conté… !
(Sacha Guitry). 1956 : Celui qui doit mourir/Colui che
deve morire (Jules Dassin). Pardonnez nos offenses
(Robert Hossein). 1957 : Thérèse Étienne
(Denys de La Patellière). 1958 : La Moucharde (Guy
Lefranc). Une balle dans le canon (Charles Gérard et Michel
Deville). 1959 : Natercia/Merci Natercia ! (Pierre Kast,
inédit). 1960 : Les Liaisons amoureuses (La Morte-Saison des
amours) (Pierre Kast). La Mort de Belle (Édouard
Molinaro, simple apparition). 1961 : Amours
célèbres – sk. Jenny de Lacour (Michel Boisrond). Un
nommé La Rocca (Jean Becker). 1962 : Mourir à
Madrid (Frédéric Rossif, commentaire). Les Vacances
portugaises (Pierre Kast). 1964 : Les Îles
enchantées/As Ilhas encantadas (Carlos Vilardebo).
1965 : La Brûlure de mille soleils (Pierre Kast,
CM, voix off). Paris brûle-t-il ? (René
Clément). 1966 : Si j’avais quatre dromadaires/Deux Fois
Chris Marker (Chris Marker, CM, voix off). 1967 : L’Étrangère
(Sergio Gobbi). La Révolution d’Octobre (Frédéric
Rossif, commentaire). 1968 : Maldonne
(Sergio Gobbi). 1969 : Les Patates (Claude
Autant-Lara, simple apparition). 1970 : Biribi
(Daniel Moosmann). L’Île aux Coquelicots (Salvatore
Adamo et Eddy Matalon). 1971 : Le Seuil du vide
(Jean-François Davy). 1973 : L’Ironie du sort
(Édouard Molinaro). 1978 : Le Soleil en face
(Pierre Kast). 1979 : La Légion saute sur Kolwezi
(Raoul Coutard). 1982 : Erendira/ Eréndira (Ruy
Guerra). 1984 : L’Année des méduses
(Christopher Frank). 1986 : Sweet Country/idem
(Michael Cacoyannis). 1987 : Les Pyramides bleues
(Arielle Dombasle). 1990 : Les Enfants du vent/Les
Enfants de la guerre/Dzieci wiatru (Krzysztof Rogulski).
1991 : Svo á jörðu sem á himni/As in Heaven
(Kristín Jóhannesdóttir). Vent d’Est (Robert
Enrico). 1995 : Othello/idem (Oliver Parker). La
Propriétaire/The Proprietor (Ismail Merchant et Andrew
Litvak). 1999 : Furia (Alexandre Aja). Là-bas…
mon pays (Alexandre Arcady). 2005 : La Science
des rêves (Michel Gondry). Le Film B ou La Science
des Rêves – Version B (Michel Gondry, version alternative
inédite en salles du film précédent). 2007 : Deux
Jours à tuer * (Jean Becker).
* Nomination au César 2009 du Meilleur
Acteur dans un second rôle. |