L'@ide-Mémoire

ENCYCLOPÉDIE DU CINÉMA FRANÇAIS

 

 

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Hommages
 

 

Robert Party

Né le 17 avril 1924.

Marié (?) à la comédienne de théâtre et cinéma Annie Monnier.

Décédé à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 20 novembre 2011.  

Finalisation oblige du volume 4 de notre Encyclopédie des Longs Métrages français 1929-1979 oblige, c’est un hommage cursif qui sera rendu à Robert Party (1924-2011), artiste dont on ne dira jamais assez à quel point le cinéma hexagonal l’a trop peu et trop mal utilisé. Stature de commandeur, allure de condottiere, regard adamantin, présence hors norme, Robert Party méritait mieux de la profession, assurément, qu’une filmographie riche seulement d’une petite vingtaine titres, dont on trouvera le détail ici. Mais il connut, sur les planches, un parcours long et éclectique qui l’emmena de Jean Vilar période Avignon à Robert Hossein époque Palais des Congrès – le contraire eût peut-être mieux valu, tant pis… – et sut marquer d’une empreinte bien réelle l’âge d’or de la Télévision, de ses balbutiements en Noir et Blanc à la privatisation de TF1.

Campo-Basso terrifiant pour Gilles Grangier versus Walter Scott (Quentin Durward, 1970), comte d’Évreux en armure miraculeusement épargné par les poisons de Mahaut d’Artois, tel que l’imaginèrent Maurice Druon (pas de gros mots) et Claude Barma (Les Rois maudits, 1972), loup de mer breton égaré (ou pas) au large d’un quelconque océan (3 de Cœur, Jean-Pierre Richard, 1975), Robert Party poursuivit son activité au petit écran jusqu’au milieu des années 80 avant d’effectuer une reconversion, tardive mais probante, dans le mondre très fermé du doublage (Le Roi Lion, Star Trek II).

Versant cinéma, on retiendra l’éducateur autoritaire mais juste de Chiens perdus sans collier (Jean Delannoy, 1955) et le mage en chasuble en V constellée d’étoiles de l’ineffable Rendez-moi ma peau… (Patrick Schulmann, 1980). Les gradés de l’Armée française avaient toutes sa faveur, dans lesquels il excellait, et il fut à quelques mois d’intervalle seulement le colonel impavide de Traitement de choc (Alain Jessua, 1972), monstre presque ordinaire combattant le vieillissement au quotidien en se shootant, sans se poser plus de questions que cela, aux cellules fraîches prélevés sur de jeunes cadavres humains encore palpitants, et le tout aussi rigide – qui rime avec perfide – officier titillant un (presque) imperturbable Fernando Rey l’espace d’une séquence anthologique de l’indémodable Charme discret de la bourgeoisie (Luis Bunuel, id.).  

Photo extraite de Le Serpent (Henri Verneuil, 1972, D.R.)

FILMOGRAPHIE CINÉMA :

1955 : Chiens perdus sans collier (Jean Delannoy). 1960 : La Peau et les Os (Jean-Paul Sassy et Jacques Panijel). 1965 : La Sentinelle endormie (Jean Dréville). 1966 : Coplan ouvre le feu à Mexico/Entre las redes (Riccardo Freda). 1967 : Typhon sur Hambourg/Con la morte alla spalle (Alfonso Balcázar-Granda). 1971 : La Course du lièvre à travers les champs (René Clément). 1972 : Le Charme discret de la bourgeoisie (Luis Buñuel). Le Serpent (Henri Verneuil). Le Silencieux (Claude Pinoteau). Traitement de choc (Alain Jessua). 1973 : Deux Imbéciles heureux (Edmond Freess). 1975 : L’Intrépide (Jean Girault). 1976 : La Question (Laurent Heynemann). 1977 : Le mille-pattes fait des claquettes (Jean Girault, n’apparaît pas dans les copies actuellement visibles). 1979 : I… comme Icare (Henri Verneuil). 1980 : Engrenage (Ghislain Vidal, film inédit en salles). Rendez-moi ma peau (Patrick Schulmann). 1981 : Boulevard des Assassins (Boramy Tioulong). Mille Milliards de dollars (Henri Verneuil). 1982 : Les Fantômes du chapelier (Claude Chabrol). 1983 : Les Mots pour le dire (José Pinheiro). 1995 : Ça n’arrive pas qu’aux autres (Jean-Michel Gibard, CM). 1997 : Le Margouillat (Jean-Michel Gibard).

LIEN VIDÉO :

Les Rois Maudits (Claude Barma, 1972) : séquence d’exposition en préambule au premier épisode, Le Roi de fer.

Le Charme discret de la bourgeoisie (Luis Buñuel, 1972) : séquence onirique chez Claude Piéplu et Alix Mahieux, Robert Party apparaissant exactement à 5 mn 30 s.

© Armel de Lorme