Finalisation
oblige du volume 4 de notre Encyclopédie des Longs Métrages français 1929-1979 oblige,
c’est un hommage cursif qui sera rendu à Robert Party
(1924-2011), artiste dont on ne dira jamais assez à quel point le
cinéma hexagonal l’a trop peu et trop mal utilisé. Stature de
commandeur, allure de condottiere, regard adamantin, présence hors
norme, Robert Party méritait mieux de la profession, assurément,
qu’une filmographie riche seulement d’une petite vingtaine
titres, dont on trouvera le détail ici. Mais il connut, sur
les planches, un parcours long et éclectique qui l’emmena de Jean
Vilar période Avignon à Robert Hossein époque Palais des Congrès
– le contraire eût peut-être mieux valu, tant pis… – et sut
marquer d’une empreinte bien réelle l’âge d’or de la Télévision,
de ses balbutiements en Noir et Blanc à la privatisation de TF1.
Campo-Basso
terrifiant pour Gilles Grangier versus Walter Scott (Quentin
Durward, 1970), comte d’Évreux en armure miraculeusement épargné
par les poisons de Mahaut d’Artois, tel que l’imaginèrent
Maurice Druon (pas de gros mots) et Claude Barma (Les
Rois maudits, 1972), loup de mer breton égaré (ou pas) au
large d’un quelconque océan (3
de Cœur, Jean-Pierre Richard, 1975), Robert Party poursuivit
son activité au petit écran jusqu’au milieu des années 80 avant
d’effectuer une reconversion, tardive mais probante, dans le
mondre très fermé du doublage (Le
Roi Lion, Star Trek II).
Versant
cinéma, on retiendra l’éducateur autoritaire mais juste de Chiens
perdus sans collier (Jean Delannoy, 1955) et le mage en chasuble
en V constellée d’étoiles de l’ineffable Rendez-moi
ma peau… (Patrick Schulmann, 1980). Les gradés de l’Armée
française avaient toutes sa faveur, dans lesquels il excellait, et
il fut à quelques mois d’intervalle seulement le colonel impavide
de Traitement de choc
(Alain Jessua, 1972), monstre presque ordinaire combattant le
vieillissement au quotidien en se shootant, sans se poser plus de
questions que cela, aux cellules fraîches prélevés sur de jeunes
cadavres humains encore palpitants, et le tout aussi rigide – qui
rime avec perfide – officier titillant un (presque) imperturbable
Fernando Rey l’espace d’une séquence anthologique de l’indémodable
Charme discret de la
bourgeoisie (Luis Bunuel, id.).
|