Roger Pierre

Annonce du décès, dans sa 87^ème année, du comédien, humoriste, réalisateur, auteur de livres et animateur télé Roger Pierre, figure incontournable du cinéma de papa des Trente Glorieuses et des années fastes de l’ORTF version Carpentier. Au comique un rien daté, passablement franchouillard (cf. lien n° 1) et franchement répétitif des sketches qui firent dans le même temps sa gloire et celle de son aîné d’exactement six jours et quasi indissociable comparse Jean-Marc Thibault tout en le consacrant, ex-æquo avec Jean Lefebvre, roi du regard caméra irrépressible, à la filmographie globalement désastreuse du comédien de théâtre au sourire mécanique formé à la rude école du cabaret, à la fin de parcours cathodico-catastrophique, sur TF1, de l’artiste de music-hall déclinant pris en tenaille entre un Bruno Roblès pas drôle, une Sophie Favier à la diction rien moins qu’approximative et un Jean-Pascal Lacoste à gifler (aucun artiste au monde ne mérite ça, a fortiori après un demi-siècle de bons et loyaux services), on préférera l’image pérenne du formidable clown blanc au talent duquel, par deux fois, Alain Resnais aura su rendre justice, effaçant ce faisant le souvenir pénible laissé par trois Jean Bastia et cinq Francis Rigaud là où, dans les deux cas, un seul aurait largement suffi. L’interprète surinspiré de Mon oncle d’Amérique (1979) et des Herbes folles (2008) s’en est allé discrètement il y a quelques heures, sa popularité absolument intacte auprès d’un public qu’il aura, là n’était pas son moindre mérite, aimablement diverti durant plus de six décennies. Bruno Roblès, Jean-Pascal Lacoste et Sophie Favier restent : le monde n’est pas très bien fait, finalement…

FILMOGRAPHIE

1946 : Le Père Tranquille (René Clément et Noël-Noël, présence non formellement établie). 1948 : Le Colonel Durand (René Chanas, présence non formellement établie). 1949 : Désordre (Jacques Baratier, CM). Je n’aime que toi… (Pierre Montazel). 1951 : Pompons rouges (Claude Lalande, CM). 1952 : Belle Mentalité (André Berthomieu). Deux de l’escadrille (Maurice Labro). Femmes de Paris (Jean Boyer). Le Trou normand (Jean Boyer). 1953 : Le Portrait de son père (André Berthomieu). Une vie de garçon (Jean Boyer). 1955 : La Madelon (Jean Boyer). M’sieur La Caille (André Pergament). Paris-Canaille/Paris coquin (Pierre Gaspard-Huit). 1956 : Nous autres à Champignol (Jean Bastia). La vie est belle (Roger Pierre et Jean-Marc Thibault). 1957 : C’est arrivé à 36 Chandelles (Henri Diamant-Berger). Sans famille (André Michel). Vive les vacances ! (Jean-Marc Thibault et Jean Laviron). 1958 : Le Gendarme de Champignol (Jean Bastia). Les Motards (Jean Laviron). 1959 : Les Héritiers (Jean Laviron). 1960 : La Française et l’Amour – sk. L’Adolescence (Jean Delannoy). Les Tortillards (Jean Bastia). 1961 : La Belle Américaine (Robert Dhéry et Pierre Tchernia). 1 cheval pour 2 (Jean-Marc Thibault). 1962 : Comment réussir en amour (Michel Boisrond). Nous irons à Deauville (Francis Rigaud). Tartarin de Tarascon (Francis Blanche et Raoul André). Virginie (Jean Boyer). 1963 : Les Durs à cuire ou Comment supprimer son prochain sans perdre d’appétit (Jack Pinoteau). 1964 : Les Gros Bras (Francis Rigaud). 1965 : Les Baratineurs (Francis Rigaud). Les malabars sont au parfum (Guy Lefranc). 1968 : Le Débutant (Daniel Daert). Faites donc plaisir aux amis (Francis Rigaud). 1969 : Des vacances en or (Francis Rigaud). 1973 : Gross Paris (Gilles Grangier). 1974 : En grandes pompes (André Teisseire, inédit ou sorti uniquement en province [?]). 1976 : Comme sur des roulettes (Nina Companeez). 1979 : Mon oncle d’Amérique (Alain Resnais). 1980 : Chambre d’hôtel/Camera d’albergo (Mario Monicelli). 1982 : Le Braconnier de Dieu (Jean-Pierre Darras). 1997 : Bingo ! (Maurice Illouz). 2005 : Olé ! (Florence Quentin). 2008 : Les Herbes folles (Alain Resnais).

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