L'@ide-Mémoire

ENCYCLOPÉDIE DU CINÉMA FRANÇAIS

 

 

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Hommages
 

 

Valeska Gert

Véritable nom : Gertrud Samosch.

Née à Berlin (Allemagne) le 11 janvier 1892.

Décédée à Kampen (République Fédérale Allemande) le 25 mars 1978.

Souvent, lorsqu’on veut lancer une nouvelle star de cinéma, les chargés de publicité rivalisent de superlatifs tels que " la femme plus belle du monde" ou "la plus élégante", "la plus sexy", "la plus intense"… Valeska Gert est assurément la plus… du monde. Mais la plus quoi ? Peut-être la plus extravagante, la plus surréaliste, la plus originale, monstrueuse, bizarre, absurde, singulière, saugrenue, aberrante, baroque, biscornue… Elle est tout cela avec quelque chose en plus, quelque chose d’insaisissable et qui échappe à toute définition. Son physique, son regard, plus généralement, toute sa silhouette semblent avoir été dessinés par un peintre fou au bord du coma éthylique (…). IM.

La reprise "dans le texte" de ce préambule au portrait esquissé par Italo Manzi pour le second volume (à paraître) de L’@ide-Mémoire – Encyclopédie des Comédiens s’imposait, quelques semaines à peine après la diffusion au Cinéma de Minuit, du Journal d’une fille perdue (G.W. Pabst, 1929), autre incontournable s’il en fût, de la filmographie de Louise Brooks. Face à un Andrews Engelmann presque aussi terrifiant qu’elle, l’immense et assez incroyable Valeska Gert (1892-1978), composait, mi-belette, mi-crotale, une directrice de maison de redressement détestable à souhait, capable d’ériger en deux temps, trois mouvements, la méchanceté en vertu cardinale et le sadisme en Art majeur. Retour en dates sur la filmographie étonnante d’une actrice notoirement trigame, adepte forcenée du naturisme jusqu’à la fin de sa vie (elle mourut à 86 ans) et ayant su faire montre de suffisamment d’humour – ou de lucidité – pour avoir intitulé son autobiographie Je suis une sorcière, ce qui suffit en soi à forcer (triplement) l’admiration.

FILMOGRAPHIE :

1925 : Ein Sommernachtstraum (Hans Neumann). Nana (Jean Renoir). La Rue sans joie/Die Freudlose Gasse (Georg Wilhelm Pabst). 1927 : La Mandragore/Alraune (Henrik Galeen). 1929 : Les Hommes le dimanche/Menschen am Sonntag (Robert Siodmak et Edgar G. Ulmer). Journal d’une fille perdue/Trois Pages d’un journal/Das Tagebuch einer Verlorenen (Georg Wilhelm Pabst). 1930 : Die Dreigroschenoper (Georg Wilhelm Pabst, version allemande de L’Opéra de Quat’Sous). 1934 : Pett and Pott : A Fairy Story of the Suburbs (Alberto Cavalcanti, CM). 1939 : Rio (John Brahm). 1964 : La Bonne Dame (Pierre Philippe, CM). Juliette des Esprits/Giulietta degli Spiriti (Federico Fellini). 1975 : Die Betörung der Blauen Matrosen (Ulrike Ottinger et Tabea Blumenschein). 1976 : Le Coup de grâce/Der Fangschuß (Volker Schlöndorff). 1977 : Nur zum Spaß, nur zum Spiel/Kaleidoskop Valeska Gert/Valeska Gert (Volker Schlöndorff).

LIENS VIDÉO :

www.youtube.com/watch?v=ASsFeuB2yaA (Journal d’une fille perdue).

www.youtube.com/watch?v=jW9NUANxMmk (la même, 35 ans plus tard, en mage hermaphrodite chez Fellini).

© Armel de Lorme